Relocaliser... pourquoi pas en Afrique ?
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Dès avant le lancement de sa bien séduisante initiative « Belt and Road » posant de solides jalons pour une pénétration accrue notamment en Afrique (43 pays signataires)– la Chine était devenue le must de la délocalisation. Taille du marché intérieur, bas coûts (fonction de la qualité demandée), politiques de dumping ont convaincu plus d’un de s’y implanter ou d’y sous-traiter sa production. La liste exhaustive serait probablement édifiante, tout spécialement sous l’angle de la dépendance librement consentie par certains (Etats et/ou entreprises) dans des domaines sensibles – la crise sanitaire Covid 19 le rappelle amèrement.
Certes l’Empire du Milieu est la seconde puissance mondiale, le premier exportateur et le pays le plus peuplé (1/5 de la population du globe), d’où une capacité « naturelle » à devenir l’usine universelle et à imposer graduellement son style au-delà de ses frontières.
Ce jeu de passe-murailles si peu réglementé qu’est la mondialisation crée des zones de rupture dans nos couples Etat-Nation, une menace à contrer sans tarder si l’on veut préserver souveraineté, sécurité, entreprises (surtout PME/PMI & TPE) et emplois.
Si délocaliser n’est pas une fatalité, curieusement certains hauts responsables s’en souviennent à présent, s’implanter à l’étranger peut s’avérer être une opportunité de repositionnement et de développement. Mais l’international est une aventure entrepreneuriale, un défi, qui se doivent d’être particulièrement bien cadrés, conditions et logiques de business étant très différentes d’un pays l’autre.
Qui pensera pour cela à imaginer une implantation ou un partenariat en Afrique ? Les contraintes et les risques y sont connus, donc mesurables. Les opportunités s’y multiplient sous l’impact d’investissements massifs (exploitation des hydrocarbures et ressources minières, infrastructures routières – aéroportuaires - portuaires, production-distribution de l’énergie, cimenteries ..), le boom de la téléphonie mobile de ses services associés et la révolution du numérique, l’immense gisement de terres cultivables, la multiplication des financements internationaux et des aides, la capacité d’action des banques de développement africaines, la restructuration du secteur bancaire, une gouvernance en progrès, le dynamisme des entrepreneurs africains et la motivation des élites, l’émergence d’une «bourgeoisie» africaine, le besoin d’inclusion d’une population jeune en forte augmentation… une volonté affichée des Etats d’élargir leur marchés en renforçant les zones d’échange régionales (Communautés Economiques, Unions Monétaires, Zone de Libre Echange Continentale Africaine). Le formidable potentiel de croissance du continent fait l’unanimité , mais la réussite se cache sous des situations et conditions très disparates.
Loin de verser dans l’angélisme, l’Afrique n’est donc pas la pire place où entreprendre, si ce n’est qu’il faut prendre la juste mesure de ses réalités avec des analyses multicritères adaptées et un retour d’expérience concrète des affaires dans chaque pays. Investir suffisamment en aval de la chaîne de valeur offrira un positionnement différencié par la création d’une plus grande valeur ajoutée locale contribuant à l’indépendance économique des pays, à l’inverse des grandes puissances dont le lobbying vise à se tailler des zones d’influence (non seulement économique !), relais de leur propre croissance, la Chine en premier lieu. Tout sauf un hasard !
Juin 2020 - Partager l'article
SERIOJA Africa Consulting
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